NICK OBERTHALER
DISTINCT OSCILLATIONS REV.
A project in collaboration with Wilfrid Almendra
Opening on 26 January, 2018
Neuf panneaux de pierre de lave émaillée sur la façade d’Adélaïde: c’est une oblitération de la vitrine, une mise au carreau de la transparence, un renversement de manière de voir.

On pense au Grand Verre de Duchamp et aux passages baudelairien,
dont l’esthétique du flâneur serait contredite par la puissance d’un mur-écran.
"Dare who pushes the door" : il en va d’un challenge, celui de renverser ses habitus, de rentrer par le mur et de pousser celui-ci vers l’intérieur.
L’inversion pourrait être le mode opératoire de cette proposition de Nick Oberthaler et Wilfrid Almendra, qui nient le processus convenu de regard de la peinture. Celle-ci n’est pas fenêtre sur la fiction du monde, comme l’aurait dit Alberti, mais basculement de l’opacité à l’ombre portée.

Les doubles triangles affrontés forment des signes visuels et des repères spatiaux. Ils sont la mesure d’un espace-temps de confrontation. En effet, les deux angles mis bout à bout par une pointe dessinent des champs visuels multiples. Contrairement à la perspective renaissante à une focale, ici le point de fuite est à considérer en multiple. Il est Un et sa contrepartie, Un et son double, Un et son ombre. Blanc sur fond noir ou noir sur fond blanc, il fait façade comme si la partition en double formait la solution manichéenne d’un puzzle ou d’un échiquier. La verticale centrale et l’horizontale du milieu forment deux axes croisés, tandis que les quatre carrés en haut à gauche et à droite et en bas à gauche et à droite sont blancs. Les motifs de « nœuds papillon » pourraient être les formes simplifiées d’un signe infini. L’ambivalence de ces formes provient de leur répétition par découpe, estampage, peinture sans trace qui systématise un acte: coupé, collé, peindre.

Les peintures au spray présentées à l’intérieur d’Adélaïde sont la contrepartie de la façade de pierres. La peinture est-elle l’ombre de la sculpture ou bien sous-jacente à celle-ci comme une première peau ou illusion?

La sculpture de façade ferait écran, rideau à fendre pour voir la peinture.
Nick Oberthaler inscrit un N.O. qui barre, biffe et nie l’illusion et nous fait acter un passage. La peinture n’est plus ce que l’on regarde en passant mais ce qu’on choisi de franchir, un seuil : une coprésence en acte, ici et maintenant.

Marie de Brugerolle
janvier 2018
Nick Oberthaler (1981) is an artist based in Vienna (Austria), where he lives and works most of the time. He studied Visual Arts at the Academy of Fine Arts Vienna and the Ecole supérieure des beaux-arts in Geneva and was a former resident of the international A-i-R program at WIELS Center for Contemporary Art, Brussels (2011).

Next to his own practice as a visual artist, he is co-editor of the Vienna based publishing-project BLACK PAGES, which he runs together with artists Christoph Meier and Ute Müller (since 2009).

Recent solo exhibitions include Galerie Emanuel Layr, Rome (with Nico Vascellari); Galerie Martin van Zomeren, Amsterdam (2017); Galerie Maria Bernheim, Zurich (2016), Galerie Emanuel Layr, Vienna and Bianca D'Alessandro, Copenhagen (2015); Museo H.C.Andersen/Galleria nazionale d'arte moderna, Rome (2014) and KIOSK, Gent (2012). His work was equally shown internationally in group exhibitions like the Villa Medicis, Rome (2017); Rideaux/BLINDS
(2017); Institut d'Art Contemporain, Villeurbanne (2015); De leur temps 4: Centre d'art contemporain Le Hangar, Nantes (2013) or Minimal Myth, Museum Boijmans van Beuningen, Rotterdam (2012).
And a poem by Marie de Brugerolle
(Version française en bas de page)

Nine slabs of lava stone are attached to the facade of Adelaide. They obliterate the vitrine, they make a grid layout of its transparency and make an inversion of a way of seeing things. Duchamp’s Large Glass comes to mind as well as baudelairien passages in which the aesthetic of the flâneur is contradicted by the power of a wall/screen.

Dare who pushes the door offers a challenge to the viewer to overturn his or her habits, to enter through the wall and to push it towards the interior.

Inversion might be the Modus Operandi of this proposition by Nick Oberthaler and Wilfrid Almendra, who subvert the conventional process of looking at painting. It is no longer a window upon a fictional world, as Alberti would have it, but rather a shift towards the opacity of drop shadows. The double triangles facing each other make visual signs and spatial reference points. They measure out the space-time of a confrontation. Indeed, the two angles placed end to end by a summit point create multiple visual fields.
Contrary to to one-point renaissance perspective, in this case the vanishing point is both multiple and imaginary. It is one and its mirror, one and its double, one and its shadow. White on a black ground or black on a white ground. It forms a facade as if the double partition made up the manichean solution of a puzzle or of a chess board. The central vertical and the middle horizontal form two crossed axes, while the four squares at the upper left and right and the lower left and right are white. These « bow-tie » motifs could be the simplified forms for an infinity symbol. The ambivalence of these forms originates in their repetition through cutting, stamping and featureless application of paint which systematizes an action: cut, glued, painted. The spray paintings shown inside the gallery are the opposite of the stone facade. Is painting the shadow of sculpture or does it rather underlie sculpture like an outer skin or illusion?

The sculpture of the facade makes a screen, a curtain that one must open in order to peer in.

Nick Oberthaler inscribes an « N.O. » that blocks, cancels and denies the illusion and makes us acknowledge a passage. Painting is no longer what one looks at in passage but what one chooses to cross. It is a threshold, a co-presence in action, in the here and now.

Marie de Brugerolle, January 2018
Nick Oberthaler (1981) est un artiste basé à Vienne (Autriche), où il vit et travaille. Il est diplômé de l'Academy of Fine Arts Vienna, de l'École des Beaux Arts de Genève et a été résident au WIELS Center for Contemporary Art, à Bruxelles (2011).

En parallèle de sa pratique artistique il est co-éditeur de la revue BLACK PAGES qu'il dirige avec les artistes Christoph Meier et Ute Müller (depuis 2009).

Son travail a été récemment été montré dans le cadre d'expositions personnelles à la Galerie Emanuel Layr, Rome (avec Nico Vascellari), Galerie Martin van Zomeren, Amsterdam (2017); Galerie Maria Bernheim, Zurich (2016); Galerie Emanuel Layr, Vienne et Bianca D'Alessandro, Copenhague (2015); Museo H.C.Andersen/Galleria nazionale d'arte moderna, Rome (2014) et KIOSK, Gent (2012). Son travail a été inclu dans de nombreuses expositions à l'international, dont récemment : à la Villa Medicis, Rome (2017); à l'Institut d'Art Contemporain, Villeurbanne (2015); au Centre d'art contemporain Le Hangar, Nantes (2013) et
au Museum Boijmans van Beuningen, Rotterdam (2012).
All images ©: Malika Mokadem, 2018
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